Qu’est-ce qu’une Mesure agro-environnementale et climatique (MAEC) ?
Les mesures agro-environnemental (MAE) existent depuis les années 1990 au sein de la Politique agricole commune (PAC). Différents dispositifs d’accompagnement se sont succédé.
Les mesures agro-environnementales visent à soutenir des pratiques des agriculteurs volontaires notamment en faveur de milieux ou d’espèces de faune et de flore remarquables et de la qualité de l’eau, en rémunérant les surcouts et manques à gagner occasionnés par leur mise en place. Chaque contrat MAEC dure 5 ans. Ces mesures découlent d’un cadrage national et régional mais sont en partie adaptées au contexte agricole local.
Pour la programmation 2023-2027, deux types de MAEC sont proposés à la contractualisation : les MAEC surfaciques ou les MAEC forfaitaires. La contractualisation est ouverte aux exploitants agricoles dès 2023.
La mise en place des MAEC s’accompagne d’un travail d’animation avec des conseils, formations et échanges techniques permettant d’aider à la consolidation des pratiques.
Pourquoi des MAEC ?
Depuis 30 ans, les alertes sont régulières en matière de dégradation de l’environnement dombiste. Mais il est possible de restaurer les qualités environnementales de la Dombes en travaillant avec les agriculteurs, en combinant production et préservation de l’environnement. Il s’agit principalement de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’eau, à la reconquête de la biodiversité ou encore au stockage du carbone.
Une biodiversité fragilisée
Certaines pratiques agricoles augmentent les pressions sur les milieux et les espèces menacées, entrainant notamment un morcellement des espaces naturels (pertes des surfaces en prairies, perte des zone humides, etc.) nécessaires aux espèces sauvages qui utilisent ces espaces pour vivre et menaçant directement certaines espèces via l’utilisation d’intrants et produits phytosanitaires (diminution de la diversité floristique, diminution du nombre d’insectes, etc.).
Plusieurs études témoignent de la baisse importante de biodiversité en Dombes, et notamment celle des oiseaux d’eau. L’évolution des populations de canards est particulièrement révélatrice de l’état écologique des étangs. La baisse du Colvert, dont les effectifs nicheurs ont été divisés par dix en quarante ans, est spectaculaire. De nombreuses espèces dépendant des milieux agricoles sont aussi en régression en Dombes
Une qualité de l’eau dégradée
La dégradation de la qualité de l’eau, de surface et souterraine, touche l’ensemble du territoire et a des répercussions sur les écosystèmes et la santé humaine. Une forte présence de pesticides est constatée sur l’ensemble des cours d’eau, en particulier les herbicides lorsque les traitements de printemps ont lieu, et certaines molécules sont encore relevées plusieurs années après l’interdiction de leur utilisation.
L’importance de l’élevage et de la conservation des prairies
Grâce à son utilisation des surfaces herbagères, l’élevage bovin a toujours joué un rôle fondamental dans le fonctionnement des écosystèmes dombistes. Mais la pénibilité du travail, les lourds investissements nécessaires à la mise aux normes des bâtiments d’élevage et le contexte économique très instable de la filière lait ont, depuis une vingtaine d’années, engendré de nombreuses reconversions céréalières des exploitations. La reconversion céréalière des élevages et l’évolution des systèmes de production (l’ensilage d’herbe ou de maïs se diffusant progressivement pour l’alimentation des animaux), ont eu pour conséquences de fragiliser les écosystèmes.
Vidéos de témoignages réalisées dans le cadre des Mesures Agro-Environnementales et Climatiques Dombes-Saône
L’exploitant, M. Blanc, témoigne de l’évolution de ses pratiques en particulier en faveur de l’autonomie fourragère de l’exploitation.
L’exploitant, M. Lager, témoigne de sa démarche de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires.
Pour faire face à un déficit en eau très important, des éleveurs bovins cherchent des solutions techniques pour s’adapter. Certains ont choisi de renforcer l’autonomie de leur système en se basant, en grande partie sur l’herbe. Trois d’entre eux témoignent.